#StoryToTell – La mission d’un homme
Luc Colemont
« En partageant des connaissances, je sauve des vies ».
« Seriez-vous prêt à raconter une histoire si elle vous permettait de sauver une vie ? ». Le silence règne dans la salle bondée où le docteur Luc Colemont donne une de ses nombreuses conférences. De nombreux spectateurs acquiescent. « C’est précisément ce que je suis en train
de faire », poursuit l’ancien gastro-entérologue. « En partageant des connaissances, je sauve des vies. »
Pendant 28 ans, Luc Colemont a occupé la fonction de gastro-entérologue à l’hôpital Saint-Vincent d’Anvers. Semaine après semaine, il entretenait de vifs échanges avec des patients sur ce ‘tueur silencieux’ qu’est le cancer du côlon. « En 2004, je me suis rendu à un symposium consacré à cette maladie. J’ai été frappé par l’écart phénoménal entre les directives internationales basées sur la recherche scientifique d’une part, et la pratique au quotidien d’autre part. J’ai pris conscience de l’importance d’éduquer les gens et de promouvoir le screening préventif. Le cancer colorectal est une des trois formes de cancer détectables via un dépistage général de la population. Si le cancer du côlon est détecté au stade initial, la probabilité de guérison est de 95 %. C’est la raison pour laquelle il est si important d’encourager la population à se faire dépister. Je me trouvais donc face à un choix : devais-je me contenter de ce manque d’information ou était-il mon devoir de médecin de partager mes connaissances afin de sauver des vies ? »
Spread the word
Luc a naturellement choisi la deuxième option. Il a commencé par donner des conférences en marge de son travail à temps plein. Il s’est ensuite engagé pour que le dépistage de la population soit à l’ordre du jour du monde politique, avec brio : au printemps 2006, la ministre flamande Inge Vervotte donnait son accord pour créer un groupe de travail chargé d’étudier la question du screening dans le nord du pays. Ce travail a abouti à la campagne publique de dépistage lancée en octobre 2013. Afin de diffuser le message « Le screening sauve des vies », le docteur Colemont a lancé le groupe d’action Stop Cancer Côlon en 2010. « Nos débuts étaient palpitants », se souvient Luc. « Via mon ami Theo Vaes de l’Antwerp Business Centre, j’ai fait la connaissance de plusieurs étudiants, qui étaient à l’époque les petits prodiges de Lonely Alien Productions. Ce sont eux qui m’ont fait découvrir le monde des réseaux sociaux et qui m’ont fait comprendre l’importance de ces canaux pour sensibiliser la population et diffuser des informations. Nous avons fixé quatre objectifs pour notre première campagne : 1800 followers sur facebook, deux articles dans la presse nationale, le soutien sur Youtube de personnalités flamandes et internationales en faveur de notre action et 44 jours de blogging de ma part à propos du cancer du côlon. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on se rend compte du temps que ça prend, mais le succès fut au rendez-vous. Nous avons largement atteint nos objectifs et franchi un premier pas dans la bonne direction : attirer davantage l’attention sur le cancer du côlon. »
Not just better, but different
Deux ans plus tard, sous la direction de Luc, le groupe d’action était érigé en fondation, poursuivant toujours le même objectif. « Je compare toujours notre fondation à un bateau gonflable. Contrairement aux paquebots de croisière (c’est-à-dire les grandes organisations), nous devons nous contenter des rames et des avirons dont nous disposons pour avancer. Et pourtant, nous parvenons malgré tout à naviguer sur l’océan malgré nos faibles moyens. Je suis particulièrement fier des campagnes ‘SaveYourSelfie’ et ‘Dear Brad Pitt’. Pour SaveYourSelfie, nous avions demandé lors du Mois de la lutte contre le cancer du côlon à neuf personnalités flamandes de prendre un selfie aux toilettes afin d’attirer l’attention, sous le slogan ‘Vous aussi, faites le test’. L’année précédente, j’avais écrit à Brad Pitt pour le féliciter pour son 50e anniversaire et l’inviter à faire le test iFOB. Je ne sais pas s’il a seulement vu le test, mais peu importe. Nous avons capté l’attention de médias du monde entier. Comme je le dis toujours, we are not just better, but different. »
La mission avant tout
Alors qu’il enregistrait sa 100e réservation de conférence, Luc a pris conscience qu’il ne lui était plus possible de mener ses activités de front avec un job à plein temps. « Je consacrais environ 95 pour cent de mon temps libre à Stop Cancer Côlon. Les gens avaient parfois du mal à comprendre que je travaillais à plein temps à l’hôpital. Le moment était venu de faire un choix. Dès l’âge de cinq ans, je savais que je voulais devenir médecin. Mais si je devais faire un choix aujourd’hui, je préfèrerais être marketeer. Je pense avoir hérité du talent de mon père pour vendre certains sujets », sourit-il. « En réalité, je vends de la sensibilisation et de l’information pour stimuler la prévention du cancer du côlon. Après une discussion enrichissante avec Marc Coucke, ce dernier m’a offert la possibilité de concrétiser mon rêve en investissant dans Stop Cancer Côlon et en me permettant de me consacrer à 100 % à la fondation. Après avoir passé tant de temps à l’hôpital, je ne parvenais pas à croire que je remettais mon badge. Je ne regrette absolument pas cette décision. Maintenant que je travaille à temps plein pour Stop Cancer Côlon, la situation est idéale. Je me suis toujours senti comme un spécialiste qui a un message social à transmettre. Maintenant que j’ai la possibilité de donner des conférences à plein temps, j’attaque le cancer du côlon de front, sans répit. C’est ma mission. Nous mourrons tous un jour ou l’autre, mais les décès dus aux cancer du côlon sont en légère baisse. Naturellement, je rêve d’un monde sans cancer du côlon, même si le chemin est encore long. Mon principal message reste le même : ne laissez pas la honte vous emporter, faites le test. »
Le saviez-vous ?
… chaque jour, 580 personnes se voient diagnostiquer un cancer colorectal en Europe.
… 1 patient sur 7 a moins de 50 ans.
… Stop Cancer Côlon compte désormais 94.000 membres sur facebook.
Ne laissez pas la honte vous emporter, faites le test !
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